{# #}

On l’a tous entendu,ou même dit, au moment d’organiser un événement :
« Je n’ai pas de contrainte, tu me mets là où tu as besoin ! »
À première vue, cette phrase semble idéale. Une perle rare, ce bénévole, non ?
Mais attention… ce qui semble simple peut cacher bien plus de nuances.
Il est dispo toute la journée
Il n’a pas de préférence
Je peux l’affecter où je veux, quand je veux, sans me poser trop de questions
Je suis là aujourd’hui, oui, mais je comptais aussi voir mon fils courir ou profiter du spectacle
Je fais confiance à l’organisation pour me placer sur un poste sympa ou varié
Je rends service parce que je connais les organisateurs et les bénévoles… mais si c’était un autre événement, je n’aurais peut-être pas autant donné
C’est tentant (et compréhensible) de s’appuyer d’abord sur les habitués, les fidèles, les “toujours là”...
Et de leur confier de longs créneaux, pour simplifier la gestion, éviter les rotations, ou ne pas avoir à former les nouveaux bénévoles.
Mais si on tire trop sur la corde sans en parler clairement, on prend le risque de créer :
Du regret : « Je me suis proposé en toute confiance, et on m’a collé un seul et même poste toute la journée… super. »
De la frustration : « J’aurais aimé voir une course, un atelier… mais j’étais coincé(e). »
Un sentiment d’injustice : « Toujours les mêmes qui bossent, toujours les mêmes qui profitent… »
Et surtout… on use ceux qui sont justement les plus impliqués.
Et si, au lieu de charger ceux qui donnent beaucoup, on commençait par accueillir et chouchouter ceux qui donnent un peu ?
📌 Leur proposer un créneau court et agréable,
📌 Leur laisser une chance de vivre l'événement en plus d’y contribuer,
📌 Leur donner envie de recommencer, peut-être même de s’investir davantage l’année suivante.
C’est une approche qui valorise chaque engagement, quel que soit le temps donné.
Un président d’association nous l’a joliment résumé :
« Ce que j’ai aimé, c’est de savoir quand je n’étais pas affecté. Je savais que quelqu’un prenait le relais, et j’ai pu profiter, moi aussi, de l’événement. »
L’engagement bénévole est une ressource précieuse et, comme toute ressource naturelle, elle a besoin de respirer, de se renouveler. Si on veut qu’il dure, il faut lui laisser le temps de se régénérer.