Benjamin Poggi, responsable du parcours vélo sur le triathlon d'Angers, nous partage son expérience
En amont de l'événement :
Informer les riverains :
Le triathlon d'Angers a lieu sur une boucle de 5km, fermée à la circulation : les
riverains sont donc les premiers concernés par ce week-end sportif. 15 jours avant l'épreuve, un flyers est déposé dans les boites aux lettres des riverains afin de prévenir de l'évènement. L'objectif est d'
informer et calmer les éventuelles tensions. Les commerces directement concernés sont également contactés
- Le N° de téléphone et mail du responsable sont indiqués afin de permettre de régler les situations spécifiques en amont (pour 1 000 flyers distribués, 15 appels reçus)
- L'adresse du site interne y ait ajouté, afin qu'ils puissent trouver le circuit et identifier les itineraires bis pour se déplacer, dans un onglet spécifique "Riverains"
- Ils sont invités à venir profiter de cet événement sportif, et pourquoi pas, de se positionner en tant que bénévole : une façon de vivre le triathlon, non plus comme une contrainte mais comme un événement sportif et festif à domicile
Placer les signaleurs et identifier les points à renfort
Parmi toutes les missions prises en charge par les bénévoles, la mission de signaleur est de loin celle qui demande
le plus de personnes :
Tous les points du circuit ne sont pas du même niveau de
vigilance :
- Le placement de l'ensemble des signaleurs est important :
- sur les zones à flux (public / riverains) ou plus techniques pour les compétiteurs, nous mettons des signaleurs expérimentés, qui savent s'imposer et se faire entendre. Nous privilegions ici les bénévoles ayant une compétence de secouriste ou de securité (bénévoles pompiers, policiers, secouristes...)Une connaissance de l'activité est également un réel plus.
- Les signaleurs non experimentés sont positionnés sur des emplacements moins risqués, et autant que possible en binôme
- Il est donc essentiel que chaque bénévole sache exactement où est son poste et qu'il n'y ait pas de confusion le jour J
- Depuis quelques années, nous nommons des signaleurs volants : le circuit est fractionné en 3 zones avec un signaleur volant. Ces bénévoles permettent de réagir/alerter très vite et peuvent intervenir en renfort si besoin.
- Afin que l'expérience signaleur soit positive, certains postes sont doublés (être signaleur avec un(e) ami(e) est plus agréable) ; nous évitons également de laisser un signaleur toute la journée loin du site, et organisons des rotations pour varier les affectations
Le parcours et les emplacements sont transmis avant l'événement :
- A la préfecture et aux services municipaux
- Aux pompiers, avec identification des points de cisaillement
- Aux secours présents sur le site le jour J (pour faciliter la localisation d'un emplacement en cas d'intervention, la numéroration des emplacements suit le sens de la course)
Informer les signaleurs :
Différents moyens sont mis en place, pour transmettre, en amont, toutes les consignes aux signaleurs
- la fiche de poste transmise par mail à chaque signaleur : en plus des instructions du poste et particularités de leur emplacements d'affectation, une pièce jointe rappelle toutes les consignes sécurité.
- La réunion d'information des bénévoles, 3-4 jours avant le triathlon : C'est un temps fort qui permet de sensibiliser les nouveaux, et rappeler les règles de sécurité pour tous. C'est l'occasion d'échanger, et de leur transmettre quelques informations pratiques. Depuis quelques années, une vidéo d'un accident sur une course cycliste est diffusée pendant cette réunion, afin de faire prendre conscience du rôle et de la responsabilité de chacun :
- Eviter le sur-accident, sécuriser
- Ne pas se mettre en danger face à un automobiliste
- Equipement du signaleur indispensable : un gilet jaune, un sifflet, l'arrêté préfectoral, un panneau K10, un téléphone portable chargé.
Il est essentiel que les signaleurs prennent conscience de toutes les réflexions, et actions mises en oeuvre par l'organisation, pour assurer la sécurité de l'événement : i
ls sentent qu'ils sont dans une structure sérieuse, qu'ils en sont un maillon important, ce qui favorise leur engagement le jour J
Le jour de l'événement
Le juste avant : Sécuriser le site, anticiper les aléas
Juste avant (J-2)
- Le circuit est balayé,
- Certains éléments de mobilier urbain et/ou éléments de signalétique sont retirés, d'autres sont protégés avec des mousses ou de la paille,
- Les trous sur la chaussée sont identifiés et rebouchés
- Les voitures stationnées sur le circuit peuvent éventuellement fait l'objet d'une mise en fourrière (éviter tout ddépart lors de l'épreuve)
Matériel au cas où...
Même si juste avant l'épreuve, la ville nettoie le circuit, nous avons toujours un équipement de base pour faire face, au cas où :
- quelques balais : pour oter des morceaux de verre, ou les punaises lachées (involontairement ?) sur le circuit,
- de la sciure, du sable, pour absorber des fuites de liquides,
- du goudron à froid pour boucher les trous de dernière minute (provoqués par un véhicule brulé dans la nuit précédent l'épreuve par ex..[vécu])
La signalétique
- Le barrierage aux intersections, mais également en amont des rues qui arrivent sur le circuit, la mise en place de plots, de rubalise, sont très importants pour officialiser l'événement, et favoriser l'attention du public, et des véhicules en circulation.
- Signaler les lieux de traversée pour les pietons, et contraindre au respect de ces passages par une signalétique au format A3 permet d'éviter au maximum, des traversées de piétons dangereuses devant les concurrents
- Nous materialisons sur le circuit les numéros des emplacements pour éviter les erreurs de prise de poste des signaleurs, et faciliter aussi l'intervention des secours en cas d'accident.
Le triathlon d'Angers existe depuis 2007 : nous n'avons malheureusement pu éviter quelques accidents impliquant des personnes exterieures à l'épreuve : Avec ce retour d'expérience, et si nous étions encore sur un circuit au coeur de la ville, nous ferions très certainement la demande pour passer les feux tricolores en orange clignotants pour éviter que quiconque s'arrête au feu rouge, en plein milieu de la course.
La prise de poste des signaleurs
Notre objectif, que chaque signaleur soit là où il doit être et sur toute la durée de l'épreuve :
- En fonction des aléas, nous faisons en sorte que chaque bénévole ait tout ce qui lui est important : eau, alimentation, et l'équipement adapté à la météo (nous indiquons dans les consignes de penser à la crème solaire, casquette, poncho... ).
- Les signaleurs volants s'assurent que chaque signaleur de son perimètre est bien à son emplacement, avant le départ. Il s'assure également que tout va bien tout au long de la journée
Qui sont les compétiteurs ?
En cas d'accident, si l'accidenté a perdu connaissance, il est important d'avoir à portée de main, un listing détaillé de qui sont nos participants, pour une identification rapide, et pouvoir alerter si besoin : Nom prénom, n° de dossard, certificat médical, date de naissance, n° de tel en cas d'urgence.
L'impression des listing est donc anticipée
Pendant la compétition
La sécurité
- Avant le départ, un rappel des règles de sécurité est fait à tous les compétiteurs (ex : application du code la route sur la voie publique... même en compétition)
- Un motard ouvre la course et précède le premier concurrent afin de sécuriser le parcours, un motard ferme également la course, derrière le dernier compétiteur
- Sur les zones plus sensibles, nous avons la chance de pouvoir nous appuyer sur des membres des forces de l'ordre, en soutien des signaleurs
Les retours du terrain
- Les urgences : chaque signaleur peut contacter son référent pour alerter s'il voit un danger, ou ressent un besoin de renfort, grace aux numéros transmis. Une communication SMS est privilégiée
- Ces petits détails qui font la différence : chaque signaleur peut à son poste, avoir une idée d'amélioration : nous les sollicitons pour qu'ils nous remontent ces idées d'amélioration ou de renfort de l'organisation : nos signaleurs sont ainsi partie prenante de la bonne qualité de notre organisation, une manière de favoriser l'engagement de nos bénévoles
En fait-on trop ?
L'organisateur doit mettre en place tous les moyens pour faire face aux aléas prévisibles.
Lorsqu'il y a un accident, et s'il y a enquête, toute l'organisation est épluchée : et là, c'est important de pouvoir :
- lister et cocher tous les points de sécurité mis en place (et pouvoir le justifier ! )
- s'appuyer sur une équipe d'organisation soudée, et des bénévoles engagés
Et s'il n'y a pas d'accident (heureusement, dans la grande majorité des cas), ces actions de sécurisation contribuent à renforcer l'image de qualité de notre événement.